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-Ateliers d'Expression Créative- Dordogne

"Roms et tsiganes", Jean-Pierre Liégeois à France Inter

24 Septembre 2010, 19:36pm

Publié par Béatrice Constantin-Mora

" Bohémiens, tsiganes, manouches, gitans, Rroms..."

 

JP Liégeois propose de revenir sur les termes parce qu'ils sont porteurs de connotations et d'inexactitutdes, à la source de beaucoup de malentendus.

 

Le terme "Rom" a une légitimité politique dans la mesure où il fut adopté pour regrouper l'ensemble des groupes concernés en 1971, pour adopter un seul terme qui les désigne tous.

Ce terme a été employé parce qu'il a pour origine la langue, le "romani", qui est un dérivé du sanscrit. Mille ans d'histoire a passé depuis que les familles ont quitté le nord de l'Inde.

 

Le terme "Bohémien" n'est pas un terme choisit par eux. Quand des familles se sont présentées en Europe de l'ouest, on leur a demandé "D'où venez-vous ?" Ils ont répondu "On vient de Bohème" car ils étaient porteurs de lettres de recommandations du roi de Bohème, Sigismond.

 

C'est à la fin du 17è s, par des rapprochements linguistiques, qu'on  a découvert l'origine indienne des Roms.

 

Le terme "tsiganes" résulte aussi d'un malentendu, d'une qualification d'une secte byzantine de très vieille implantation en Grèce, qui était formé d'"atsinganos". Lorsque des familles sont venues de l'Est, on les a désigné par le terme d'Atsinganos, pour les désigner comme des marginaux infréquentables.

 

Les noms changent en fonction des pays qu'ils traversent. Ceux que l'on croyait originaire d'Egypte, ont été appelés "gypsies" en angleterre ou "gitans" en France.

 

Quand les Rroms sont ils arrivés en Europe, d'où et pourquoi ?

 

Ils sont arrivés par l'est, du nord de l'Inde, fin 13és, début 14és, en accompagant les armées ottomanes.

 

Il faut faire une différence entre le nomadisme (une forme de mobilité) et la mobilité (plus large).

 

Les migrations d'un pays à l'autre sont subies. Elles ne sont pas un choix.


Les Rroms ont été persécutés dès le Moyen-Age. Des chasses sont même organisées pour les traquer comme des bêtes suivies de pendaisons.

 

Ils ont été victimes de préjugés et de stéréotypes dès le Moyen-Age, mais ce sont encore avec ces mêmes préjugés qu'on les considère aujourd'hui. Quoique ces familles fassent, leur situation est douteuse, d'où beaucoup de politiques répressives menées contre elles.

 

Les politiques de rejet, d'expulsion, qui mènent à la disparition géographique.


La politique de réclusion, d'enfermement autoritaire, pour utiliser la force de travail que peuvent représenter les Rroms. C'est le cas des déportations, de l'esclavage, qui mènent à la disparition sociale.


Les politiques d'assimilation, qui mènent à la disparition culturelle.

 

La loi de 1912 instaure un carnet anthropométrique, qui facilite l'arrestation des rroms, car ils étaient fichés depuis le plus jeune âge.

 

En 1940, ils sont internés dans une trentaine de camps en France, dont Montreuil Bellay (Maine et Loire), Poitiers (Vienne), Lannemezan (Haute Pyrénées)...

 

Pendant la seconde guerre mondiale, on assiste à un véritable génocide : 4 à 500 000 Rroms ont été exterminés dans les camps de l'Allemagne nazie.

90% de la population a disparu dans le grand reich, au nom de la purêté de la race.

Ce génocide a longtemps été occulté et les Rroms demandent sa reconnaissance. Le terme qui le désigne est "samudaripen" : "meutre collectif total". Il est comparable à la Shoah

 

Effectivement, on peut comprendre leur volonté de discrétion, d'invisibilité sur les territoires habités, par crainte de se rendre visibles et risquer d'être à nouveau fichés, enfermés...

 

1969, en France, une loi supprime le carnet anthropométrique, mais ce n'est que l'aménagement de la loi de 1912, car il est remplacé par un livret de circulation.

 

La "population tsigane" est une mosaïque, un ensemble de groupes diversifiés (gitans, manouches, Rroms...), qui représente, 400 à 500 000 personnes.

 

Le terme "gens du voyage" est un néologisme administratif apparu dans les années 1970. C'est une catégorie administrative. "Rroms", en revanche désigne la culture, un ensemble social.

 

1971 : Congrés international des Rroms.

 

Actuellement, les Rroms représentent 12 000 à 15 000 personnes en France. Ils sont nombreux en Europe de l'Est, en Roumanie et Bulgarie. Beaucoup sont arrivés en France, chassés par les persécutions dont ils sont encore victimes.

Les Roms sur le territoire français, sont majoritairement citoyens français, issus de diverses migrations par le passé.

 

Source : Jean-Pierre Liégeois dans "2000 ans d'histoire" sur France Inter mardi 14 septembre 2010 
Jean-Pierre Liégeois, auteur de Roms et Tsiganes, était l'invité de Patrice Gélinet sur France Inter.

Réécouter l'émission

 

 

Deux sites très complets et pleins d'info connaître...

http://lesrroms.blogg.org/

http://rroms.blogspot.com/

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